Souvent confondus, le bilan et le compte de résultat sont pourtant deux documents comptables complémentaires de vos comptes annuels et auxquels il faut ajouter l’annexe. Découvrez leurs différences et les exemples appliqués à la boulangerie.
Le bilan comptable, qu’est-ce que c’est ?
Le bilan correspond à la photographie du patrimoine et des dettes d’une entité économique à la date de clôture de ses comptes, ou à tout autre moment au cours de l’exercice social (on parle alors de situation intermédiaire). Il est généralement présenté en comparaison avec l’exercice précédent.
Il se décompose en deux grandes parties :
- l’actif, état du patrimoine à une date donnée ;
- le passif, état des dettes à cette même date.
L’actif regroupe :
- L’actif immobilisé, compilant en valeurs brutes le coût d’acquisition des investissements réalisés depuis la création de l’entité, et en valeurs nettes, ce même coût d’acquisition diminuée des amortissements et provision pour dépréciations. Dans le cas d’un fonds de boulangerie acquis, on y trouvera les éléments composant ce fonds
- L’actif dit circulant, composé des stocks (en général, représentant une vingtaine de jours d’achats), des créances clients non encaissées, d’autres créances (TVA à récupérer, par exemple) et des disponibilités.
Le passif comprend :
- Les capitaux propres (dans le cas d’une société, le capital social, les résultats des exercices précédents mis en réserve, et le résultat de l’exercice considéré) ;
- Les dettes financières (emprunts auprès des établissements de crédit, parfois auprès des minotiers, comptes courants d’associés, …) ;
- Dettes fournisseurs
- Les dettes fiscales (TVA, impôt sur les sociétés) et sociales (rémunérations du dernier mois, cotisations sociales du dernier mois ou du dernier trimestre)
Pourquoi réaliser un bilan comptable ?
La lecture du bilan permet ainsi de connaitre le besoin en fonds de roulement de l’entité, généralement négatif dans le cas d’une boulangerie (les stocks sont peu importants, les créances clients sont faibles, et ne comprennent généralement que les créances facturées à des professionnels (restaurants, maisons de retraite, …). Il sert aussi à connaitre l’état d’endettement de cette même entité, en le décomposant en part à moins d’un an (dites à court terme) des dettes à plus d’un an.
Le bilan sert également à faire une situation à date, en cas de rachat de parts de société.
Le compte de résultat, quelle différence avec le bilan comptable ?
Le compte de résultat intègre les produits facturés sur la période considérée ainsi que les charges affectables à cette même période. Il est également présenté en comparaison avec l’exercice précédent.
Dans le cas d’une boulangerie, les produits sont présentés par taux de TVA et par activité (boulangerie, pâtisserie, snacking, …) et sont le reflet de la caisse, intégrant les factures émises à des clients professionnels (et bénéficiant généralement d’un taux de remise et d’un délai de paiement).
Schématiquement, la différence entre ces produits et les achats pour fabrication constitue la marge dégagée par la boulangerie. Les taux de marge normative de la profession sont de l’ordre de 70%, plus élevés quand la part « Boulangerie » est importante.
Les charges externes viennent ensuite en déduction de cette marge, pour déterminer la valeur ajoutée dégagée par l’entité (schématiquement, la différence entre le chiffre d’affaires et ce qui est acheté à l’extérieur). Appliquée à une boulangerie, les principaux postes de charges externes sont :
- Les énergies (électricité, gaz) ;
- Le loyer et charges locatives ;
- L’entretien des matériels.
Un autre indicateur important est l’Excédent Brut d’Exploitation, qui partant de la valeur ajoutée, intègre d’autres charges ;
- Les impôts et taxes (en ce non compris la TVA) ;
- Les salaires et charges, la norme applicable au secteur étant de 40% du chiffre d’affaires ; hors rémunération des dirigeants.
Pour déterminer le résultat net, il convient enfin de déduire :
- Les dotations aux amortissements de la période ;
- Les intérêts correspondants aux emprunts ;
- L’impôt sur les sociétés
N’hésitez pas à vous renseigner auprès de votre expert-comptable pour vous accompagner.
Article réalisé en collaboration avec Nicolas Fritsch – Directeur Expert Comptable et Commissaire aux Comptes